Dans le Cher, justice et associations se mobilisent pour accompagner les victimes d’infractions sexuelles.
L’union fait la force est un proverbe qui s’adapte bien à la prise en charge des victimes d’infractions sexuelles dans le Cher. De la libération de la parole à l’accompagnement judiciaire, social ou encore administratif, c’est tout un réseau – forces de l’ordre, parquet et associations – qui se met en place pour venir en aide, le plus rapidement possible, aux victimes.
Et dans le Cher, « ce réseau fonctionne très bien », assure David Souchet, directeur de l’association le Relais qui possède, entre autres, un service d’aide aux victimes (Savi) via sa branche France victimes 18.
Un climat de confiance au Pavillon des victimes
À commencer par les forces de l’ordre qui sont souvent les premières à recueillir la parole des victimes. Si les personnes majeures sont auditionnées au sein des commissariats de police et brigades de gendarmerie par des enquêteurs formés à la prise en compte de ces victimes, une attention toute particulière est apportée aux mineurs.
En outre, pour aider les mineurs victimes d’infractions sexuelles à se confier, les auditions sont menées au sein du Pavillon des victimes. Gérée par le Relais, cette structure ouverte en 2021, conçue comme une maison, vise à apporter un climat de confiance et de sérénité. « La victime peut se poser, prendre le temps d’échanger sereinement, explique Adeline Lucas, cheffe de service de France victimes 18. Un accompagnement est également proposé aux proches. »
Une fois l’audition terminée et la plainte déposée, le Savi continue son accompagnement, aussi longtemps que la victime en ressent le besoin, et au minimum jusqu’à la majorité de l’enfant lorsque Le Relais est désigné administrateur ad hoc. Mise en lien avec des médecins, des psychologues, des avocats… Le Savi a « toutes les cartes, assure David Souchet. Quoi qu’il arrive, on trouvera une solution. On globalise l’accompagnement de la victime » qui peut pousser les portes de l’association quand elle le souhaite.
« Ce qui est important, c’est la temporalité de la victime », ajoute Adeline Lucas. Une temporalité souvent nécessaire dans les affaires à caractère sexuel :
« Aller dans un commissariat n’est déjà pas une étape facile, concède Sébastien Torrel. La victime accepte de dévoiler sa parole sur des faits traumatisants. »
« Ce sont des sujets sensibles, poursuit l’adjudant-chef Thorel. Il ne faut pas avoir peur d’en parler avec ses mots. » « On travaille tous ensemble pour accompagner la victime et permettre sa reconnaissance, conclut Sébastien Torrel. Une victime veut être vue, entendue et reconnue. On est là pour donner la main, accompagner. On est vraiment une chaîne. Chacun, à son niveau, est un maillon. »